Le déni de grossesse, un problème de société

17 octobre 2013 Aucun commentaire »
Le déni de grossesse, un problème de société

Le déni de grossesse est un sujet certes peu attirant, voire angoissant, et dont les conséquences sont parfois tragiques. Néanmoins, cacher un sujet de société aussi grave ne le rend pas moins grave. Retour sur un phénomène méconnu et pourtant fréquent.

Le déni de grossesse en quelques mots

De 800 à 2000 : ce serait le nombre de femmes concernées chaque année en France par le déni de grossesse. Aussi, loin d’être une situation marginale, le déni de grossesse est bel et bien une problématique de santé publique importante qui mérite l’attention de tous.

Le déni de grossesse consiste en fait, contrairement à ce que pourrait laisser penser l’expression, en une ignorance pure et simple de la grossesse. Loin d’être le fait d’une démarche consciente de refus de la grossesse, il est en fait le fait le fruit d’une méconnaissance de la femme des changements qui se produisent dans son corps.

Selon les médecins spécialisés et les psychiatres qui se sont penchés sur la question, le déni de grossesse vient le plus souvent d’un “déni affectif”. Les femmes concernées sont souvent des femmes malheureuses qui vivent dans une situation de misère ou au moins de souffrance sentimentale. Dans ces conditions, elles ne perçoivent pas les signes de leur grossesse. La conséquence : le corps “refoule” les symptômes de la grossesse au point que même l’entourage peut ne pas s’en rendre compte. Le ventre ne grossit pas (on dit que le bébé fait sa place sans se faire remarquer), les règles continuent et la femme sujette au déni de grossesse ne perçoit aucune fatigue ni aucun symptômes des dérèglements hormonaux qu’elle subit.

Le déni de grossesse : des conséquences potentiellement tragiques

Si le déni de grossesse a fini par faire plusieurs fois la une de nos journaux papiers et télévisés, si, enfin, la population, les médias et même les médecins sont sensibilisés à la question, c’est malheureusement à cause de tristes affaires macabres comme celle de Véronique Courjault.

Car si le déni de grossesse peut être partiel (la femme se rend compte en cours de grossesse qu’elle est enceinte ; en général au-delà du 5ème mois), il peut malheureusement être total. Dans ce cas, la femme se rend compte qu’elle est enceinte… au moment même où elle accouche.

Et c’est là que les conséquences peuvent être tragiques. En effet, plusieurs cas de figures peuvent se présenter. Tout d’abord, la femme n’a pas été suivie pendant toute sa grossesse, elle accouche le plus souvent seule, sans s’y attendre, dans des conditions, notamment d’hygiène, parfois catastrophiques. Il arrive alors souvent que l’enfant décède à la naissance, voire soit déjà décédé. Mais il y a aussi le choc émotionnel. La femme ne se sait pas enceinte et est pourtant en train d’accoucher. Elle se retrouve avec un bébé dans les bras, sans savoir quoi faire. Et c’est là que parfois, déstabilisées, perdues, effrayées, certaines femmes commettent l’irréparable.

Par la suite elles sont montrées du doigt, qualifiées de monstre, stigmatisées. Mais qu’en est-il vraiment de leur souffrance ? De la réelle préméditation de leur geste ? Personne ne peut en juger. Même les psychiatres sont incapables de tomber d’accord à ce sujet.

Alors la seule chose à faire est de se souvenir parfois de ce que le déni de grossesse existe. De ce que des femmes sont dans une situation dramatique. De ce que des bébés disparaissent. Et alors on peut relativiser le stress du quotidien, la fatigue, l’énervement, bref, tout ce que, parfois, la présence d’un bébé à la maison ne peut que provoquer, pour n’être plus qu’amour et compassion.

La parentalité est un miracle que nombreux n’ont pas la chance de connaître. Ne l’oublions jamais.

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